Salut à tous, Aujourd’hui nous allons parler un peu du carnaval.


Rio de Janeiro au Brésil, Montréal au Canada, Notting Hill en Angleterre. Dunkerque ou encore Venise, le carnaval est une véritable institution qui a traversé les âges et est célébré dans le monde entier.
Mais d’où vient réellement le carnaval, qui nous a apporté cette tradition qui est, aux Antilles, le moment que nous attendons et préparons toute l’année. Nous nous sommes penché sur la question et voici ce que nous avons trouvé.


Nous allons commencer par le commencement : Les origines de notre carnaval.

Si on doit partir d’un point précis, il semblerait que les prémices du carnaval aient été trouvé dans la grotte des Trois Frères en Ariège, au paléolithique où l’on retrouve des dessins de « l’homme masqué » tenant dans sa main une flûte. Au IIème siècle avant JC, les Sacrées étaient des fêtes donnés en l’honneur de la déesse Anaïtis, qui rappelaient les Saturnales. Pendant celles-ci les rôles étaient inversés entre les esclaves et les maîtres.

Au moyen-âge, l’église catholique qui, au début, refusait ces fêtes dites « païennes », finit par l’accepter tout en la transformant. En effet on eut la fête des fous (pour ceux qui connaissent le film Quasimodo vous savez de quoi on parle) ; l’enfant-évêque, où à l’occasion de l’office des Saints-Innocents, on célébrait l’inversion de l’ordre établi en défilant. Et pour finir le Carnaval.

Celui que nous connaissons aujourd’hui dans les caraïbes nous vient d’Europe. Au XVIIème siècle, lors du commerce triangulaire, les espagnols ont rapporté cette coutume dans les îles. Les colons célébraient le carnaval avec leurs familles et amis, juste avant d’entamer le carême. Petit à petit, les esclaves se sont appropriés cette coutume, ce qui leur permit d’exprimer leur mécontentement vis-à-vis de leurs maîtres sans en subir les conséquences

carnaval antilles

C’était aussi un moyen pour eux de se réapproprié leur culture africaine, à travers les masques, les tambours, les chants, les danses, etc. Cela créa un multi culturisme car à cette époque et en ces lieux cohabitait la culture africaine, la culture amérindienne et la culture européenne. A la fin de l’esclavage, les esclaves, enfin libre, défilaient dans les rues en chantant et en dansant, déguisés en ceux qui, autre fois, les oppressaient.

Les symboles du kannaval en Guadeloupe, Martinique et Guyane.

Nous aimerions d’abord vous parler des différents personnages que vous pourrez rencontrer lors du carnaval.

➢ Vaval : Diminutif de carnaval, il est représenté par un bwabwa de plusieurs mètres de haut. Fabriqué avec du papier ou des cartons, il est l’emblème du carnaval et symbolise tous les problèmes de l’année qui vient de s’écouler. Il est choisi selon un thème et accompagne nos carnavaliers jusqu’au Mercredi des Cendres, où il est brûlé sur la place publique, entouré par la foule qui chante « Vaval, vaval, vaval ka kité nou malgré lavi la rèd, vaval ka kité nou ».

Cet acte symbolise la purification des âmes et permet d’enterrer tous les éléments négatifs de l’année qui vient de se terminer afin de démarrer l’année suivante sur de bonnes bases. Il symbolise également la fin des festivités qui laissent place à une période de restrictions et de rigueur : le carême.
➢ Marian’ Lapofig : Personnage de la Martinique, il est recouvert de feuilles de bananier séchées et arbore une tête d’ours. Pour la petite histoire, dans les années 1900 à Saint Pierre, un ours s’échappa d’un cirque et terrifia la ville. Ce qui donna l’idée de ce personnage, pour le moins atypique.
➢ Le Diable Rouge : C’est une tradition qui nous vient directement d’Afrique. Représenté par des masques rouges avec des cornes de bovin, il est fabriqué avec des objets récupérés et rappelle les masques de moisson de Casamance (Sénégal).


➢ La Guiablesse : Veuve de Vaval. On ne la voit que le Mercredi des Cendres, habillé en noir et blanc, pleurant la mort de son mari.
➢ Le coupeur de canne : personnage apparu l’année suivant l’abolition de l’esclavage, c’était une façon pour les anciens esclaves de ridiculiser leur ancien métier de coupeur de cannes. On ne le voit plus tellement dans le carnaval d’aujourd’hui.
➢ Les Touloulous : Ce sont des femmes très élégantes, rappelant la bourgeoisie, recouverte de la tête aux pieds de tissus et portant un masque qui ne laisse apparaître que leurs yeux. Elle représente une femme dominatrice, et puissante, paré d’un masque.

➢ Caroline Zié Loli : Également Martiniquais, ce personnage raconte la véritable histoire d’une femme, qui avait des problèmes aux yeux et qui, tous les soirs, malgré cela, devait allé récupérer son mari dans les bars et le porter sur son dos pour le ramener chez eux.

➢ Les malpwops : Personnes habillées en petites tenues.
➢ Mass (Mas) : c’est un personnage imaginaire guadeloupéen rappelant l’Afrique. Il existe une grande variété de « mass » : mass a konn, mass a
fwet, mass a Man Ibè.
➢ Les hommes d’argiles : Ils sont recouverts de terre, contrairement aux Neg Marron.Pendant les défilés, ils prennent la pose afin de ressembler à de vraies statuts vivantes
➢ Pleureuses : Le mercredi des cendres, elles descendent dans les rues pour pleurer la mort de sa Majesté Vaval, en poussant des cris.


➢ Neg Marron / Neg Gwo Siwo : Ce sont des hommes et des femmes qui s’enduisent le corps de suie, de sirop de batterie, d’huile ou encore de mélasse de sucre de cannes ; et qui défile seulement vêtus d’un pagne, afin de représenter les esclaves en fuites, qui se cachaient dans les forêts et dirigeaient la rébellion.

➢ Groupe à mas ils se distinguent traditionnellement des autres groupes carnavalesques par leur aspect effrayant et défilent plutôt au sein des groupes à po. Leur corps est maquillé et ils utilisent souvent des éléments naturels pour leur déguisement : suie, feuilles de bananier séchées, cornes de bœuf… Il existe beaucoup de masques différents qui renvoient pour la plupart à des personnages historiques, à l’image des “mas-a-lous” (masques à ours) ou des “mas-a-Kongo”.

Après en avoir appris un peu plus sur les principaux personnage que l’on peut apercevoir, nous allons vous parler des instruments de musique qui sont quand même l’âme du festival :
➢ Les tambours : Souvenez-vous dans un précédent poste, on vous avait raconté l’histoire du tambour chant ou tanbou a débonda, un petit tambour, porté sur l’épaule fabriqué avec la peau du cabrit. En réalité il y en a plusieurs tanbou mas, tanbou bèlè, tanbou dibass, tanbou foulé et bien sur les tibwa et gwoka. Ce sont des instruments utilisés principalement par les groupes à peau.

➢ Vous trouverez aussi des chacha aussi appelé malaka, fabriqué avec des calebasses dans lesquelles on a mis des graines ou du gravier.
➢ Fût en plastique plumbing qui servent aussi de tambour On peut définir plusieurs groupes de carnaval.
➢ Les souffleurs de conque : Ce sont des hommes qui souffle dans une conque de lambi pour nous rappeler nos ancêtres qui y soufflaient afin d’annoncer la mort d’une personne ou l’arrivée d’une catastrophe naturelle.


➢ Les groupes dits « à cuivre » comme le groupe Waka, qui utilisent des instruments de fabrication artisanale tel que le conque, les caisses claires, les chacha, etc.
➢ Les groupes dits « à po » comme Akiyo qui utilisent des instruments fabriqués avec la peau d’animal, des fouets, etc. Ce sont des groupes traditionnels indépendants qui ne se considèrent pas comme carnavaliers mais et qui sont présent surtout pour rappeler les origines du carnaval et son but premier.
➢ Les groupes dits « synthé » comme Volcan qui utilisent des instruments plus modernes tels que les basses, les synthétiseur, les micros, etc.
➢ Groupe à pied Carnaval Mais que serait cet événement sans ses groupes à pieds ? Les orchestres de rue avec des instruments fabriqués manuellement par des associations qui se préparent toute l’année pour assurer cet événement. Lors des défilés et des vidés, des musiciens jouent souvent au sein de groupes à pied : des orchestres costumés et mobiles composés essentiellement de percussions et de cuivres.

Au-delà de tout cela, il y a d’autre symboles qui sont tout aussi important et présent lors du carnaval :
➢ Le fouet, qui a 3 parties distinctes : le karata qui se trouve au bout, la corde et le manche. Son utilisation nous rappelle l’esclavage. Il permet de montrer qu’aujourd’hui nous sommes seuls maîtres de nos vies.


➢ Les Bradjacks, qui sont de vieilles voitures chargées de carnavaliers, décorées d’un thème d’actualité, avancent groupées et font énormément de bruit.
➢ Bal paré-masqué est une spécificités guyanaises. Ce sont des bals costumés organisés pendant la période carnavalesque. La différence avec les bals traditionnels : ce sont les femmes (les “touloulous”) qui invitent les hommes à danser.
➢ Les “vidés” : consiste à suivre un groupe à pieds.
➢ Et si tu as un petit creux : tu trouves, le long des trottoirs, des marchandes ambulantes. sorbet coco, sinobol, sik-a-pistache, cornet-pistache, beignets, danquits, des spécialités qui donnent l’eau à la bouche.

Parlons un peu du déroulement du carnaval :
Du premier dimanche de janvier (épiphanie ) jusqu’au commencement du carême, le carnaval bat son plein dans les rues et ce tous les week-ends. Élection de miss et mister carnaval, choix du plus beau chars, défilé, musique et costume, voilà à quoi il faut s’attendre pendant 2 mois. Il est bon de rappeler que chaque année, un thème est choisi pour l’année suivante, et les groupes mettent souvent un an à tout préparer, costume, chars, musique, répétition etc. C’est une préparation minutieuse qui permet d’arriver à des résultats impressionnants.
Toute la saison carnavalesque, on nous fait découvrir des choses plus belles les unes que les autres, et, après tout cela, on va la clôturer par une semaine qui sera la cerise sur le gâteau.

A commencer par le dimanche gras : Où notre roi Vaval nous fait l’honneur de défiler avec nous, assister par beaucoup de groupe. Les gens se rassemblent derrière les chars et défilent en chantant et dansant sur des musiques d’hier et d’aujourd’hui. Lundi gras vidé en pyjama : Sa particularité est que tout le monde défile en pyjama pour accompagner le lever du soleil, et ensuite on laisse la place au mariage burlesque où les femmes deviennent hommes et hommes deviennent femmes. C’est une façon de montrer l’inversement des règles sociales.

Mardi gras et diable rouge : Ce jour-là, tout le monde s’habille en rouge et noir et descends dans les rues pour l’avant dernier jour du carnaval. Et pour finir en beauté, Mercredi des cendres: Qui est le point culminant de ces 5 semaines de carnaval. Tout comme les pleureuses le thème est noir et blanc. Et après un ultime défilé endiablé vient le moment du bûcher où le roi du carnaval, Vaval, est brûlé. Cela marque la fin de 2 mois de fêtes et d’insouciance et surtout le début de 40 jours d’abstinence. Attention, car à la mi-carême, un dernier défilé est organisé et tout le monde se retrouve dans les rues, dress code rouge et noir.

2021 sera une année particulière car avec la crise sanitaire, il sera difficile de faire un bon carnaval. Mais une chose est sûre, les traditions perdurent. Alors ne soyons pas dépité, en 2022 on va se rattraper et, passer le meilleur carnaval de notre vie.

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