conque à lambi

Dans la région Caraïbe, vit depuis très longtemps, plus longtemps que l’arrivée des premiers hommes, un grand et beau coquillage que tous les Caribéens connaissent et à qui ils ont donné une quantité de noms différents. En Floride, aux Bahamas et dans tous les pays où on parle anglais, on l’appelle Queen conch. En français, on l’appelle conque, Strombe géant mais, en Guadeloupe et en Martinique, à Haïti et à Saint Domingue, tout le monde le connaît sous le nom de conque à Lambi.

Parlons de l’évolution de la conque à lambi dans l’histoire:

An tan lontan le lambi était mangé par les premiers peuples de la Caraïbes qui le nommaient watabi (une association martiniquaise de mise en valeur du lambi porte le même nom). Le lambi est un mollusque à la chair très dur et pour l’attendrir on le faisait cuir dans de l’eau de manioc. Petite astuce inconnue des Européens du 17ème siècle qui refusaient d’en manger car il trouvaient la chair dure et immangeable.


Après avoir savouré un bon fricassé de lambi (vous trouverez la recette en fin d’article) Les Amérindiens utilisaient le coquillage pour y fabriquer des objets de la vie du quotidien (comme des couteaux, des haches ou encore des parures).
Mais pas que il servait aussi de moyen de communication. Lors de leur sortie en mer pour aller à la pêche, ils emportaient toujours une conque pour avertir de leur retour. Usage qui a continué lors de l’esclavage.

La conque à lambi est passée d’instrument à symbole de la résistance en Haïti jusqu’en 1804, année de son indépendance. Les “marrons” s’en servaient pour communiquer de colline en colline pour annoncer les grands événements de la vie; naissance, mariage, mort, mais aussi les révoltes. Elle annonçait le départ et l’arrivée des canots de pêche de son bruit assourdissant et donnait le signal de la récolte des ignames. C’était à la fois la radio, le téléphone et un instrument de musique. Malheureusement, l’art d’émettre les sons que l’on entend à plusieurs kilomètres est de moins en moins transmis.

Il existait réellement un authentique dialecte du lambi. Les plus belles coquilles décoraient les tombes des pêcheurs. Les autres ont été utilisées pour faire des digues et il reste encore des fours à chaux, témoins de son utilisation industrielle. Elle faisait partie de la vie de tous les jours, des jours de fête et des jours de deuil.

Aujourd’hui, on joue de la conque a lambi dans les lewoz, les kouts de tambour en Guadeloupe mais aussi en Martinique pendant le laghia ou le damiè. Sa coquille, sertie de nacre rose irisé, est devenue un souvenir rapporté par les touristes ou un bijoux fait avec la perle rose que l’on peut trouver dans certaines coquilles (il produit une perle comme celle de l’huître mais celle ci est rose et si rare que l’on en définit son prix en carat comme pour les diamants). Ce coquillage devenu instrument a vent nous lie à notre histoire.

Recette du fricassé de lambi:

  • 650 g de lambis
  • 2 gousses d’ail
  • 2 g de mélanges 4 épices
  • 1/2 bouquet garni
  • 2 g de poudre à colombo
  • 40 g d’huile d’olive
  • 1 oignon
  • 45 cl d’eau
  • sucre de canne
  • 1 pointe de pâte de piment
  • 100 g de pulpe de tomates
  • 1 c. à café de sucre de canne
  • 8 g de sel
  • 5 brins de persil
  • 1/2 citron
  • 1 feuille de bois d’inde

Nettoyer et découper le lambi en morceaux. Dans le fond de la cocotte minute, mettez 20g d’huile. Ajouter les morceaux de lambi, le thym et le bois d’inde. Mélangez et fermez la cocotte allumez le feu. Une fois la soupape active baissez le feu et laissez cuire encore 25min. Ouvrir la cocotte. Retirez les morceaux de bois d’inde et de thym. Ajouter le reste d’huile, la cive, l’oignon, l’ail, les épices, le jus de citron et mélanger et ajouter l’eau délicatement. Saler, ajouter la pâte de piment et la pulpe de tomate. Laissez mijoter à feu doux encore 25min puis incorporez le sucre de canne et le persil finement haché.
Bonne appétit

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